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Interview de Francesco MARIN, Président du Conseil d’Administration de Vetis

Interview de Francesco MARIN, Président du Conseil d’Administration de Vetis

Ce mois-ci nous nous nous entretenons avec Francesco MARIN, Président du Conseil d’Administration de Vetis. Vous découvrirez l’histoire de l’association, ses missions et sa vision de l’insertion…

Comment et pourquoi la création de VETIS ?

En 1994 des Associations, parmi lesquelles CARITAS Alsace et EMMAÜS, ont fait le constat qu’au Neuhof beaucoup de personnes, et en particulier des femmes, restaient en marge du monde du travail et de la société.
Ces Associations ont donc décidé de s’unir, de créer une entreprise, qu’elles ont nommée « VETUST » (vêtements usagés Strasbourg), et de promouvoir ainsi l’insertion professionnelle par la collecte, le tri et la vente de textiles. Puisque l’appellation « VETUST » évoquait une idée peu valorisante, il a été rapidement décidé d’appeler l’Association « VETIS ».
L’Association VETIS gère donc un Chantier d’Insertion Professionnelle, qui est reconnu et agréé par l’Etat et par les Collectivités Territoriales et qui agit en partenariat avec diverses entreprises.

Depuis quand êtes-vous Président du Conseil d’administration de VETIS ?

Depuis 2012. J’ai découvert VETIS en 2009 grâce à l’initiative de Mr Paul MARTIN, alors Président de l’Association, avec qui j’avais eu l’occasion de collaborer dans l’accueil d’enfants et de familles en difficulté.
L’univers de l’insertion professionnelle m’était inconnu. J’ai progressivement découvert la complexité de la réglementation, la variété des situations individuelles, l’importance du lien avec les donateurs, la tension entre solidarité et commerce, l’urgence de travailler en réseau et surtout la richesse de la mission de VETIS.

En quoi consiste le Conseil d’Administration de VETIS et de combien de personnes se compose-t-il ?

Le Conseil d’Administration comprend entre 7 et 12 membres, élus pour 3 ans par l’Assemblée Générale. Le Bureau, élu annuellement, est composé du Président, du Vice-président, du Secrétaire et du Trésorier. Aujourd’hui le Conseil d’Administration comprend 8 membres.
Les membres du Conseil d’Administration ont des compétences variées et des liens dans  divers réseaux, ce qui enrichit la gestion du Chantier et renforce sa défense.
Toute personne, qui partage nos valeurs et qui a des compétences susceptibles d’enrichir notre projet, est la bienvenue à VETIS.

Quelles sont vos principales missions en tant que Président du Conseil d’administration ?

Je considère que ma mission principale est de garantir la cohérence entre l’action du Chantier et la mission de VETIS, c’est-à-dire de rappeler constamment que notre but premier est l’aide à l’insertion sociale et professionnelle. VETIS doit aussi avoir le souci de permettre aux salariés de se réaliser dans et par l’activité professionnelle, avant tout autre calcul de rentabilité.
Mais il faut  produire et vendre. Le produit des ventes et les subventions sont les ressources, qui permettent l’accompagnement professionnel des salariés et le fonctionnement de la structure.
Veiller à cela fait aussi partie de mes missions.

Quelle est votre plus grande fierté en tant que Président du Conseil d’administration de VETIS ?

Ma première fierté c’est d’avoir pu tenir bon dans les moments de doute et de grosse difficulté.
VETIS réalise son activité dans une convergence d’énergies : celles des donateurs, de nos partenaires, des salariés, de l’Etat et des Collectivités Territoriales.
Parfois un grain de sable, comme une subvention moins importante que prévu ou qui arrive en retard, peut gripper le projet. Donc j’ai effectivement eu des moments de doute au cours de ces  années. Je suis satisfait d’avoir pu tenir bon, sans nier les difficultés. Cela n’est ni grandiose ni original, mais je le vis comme une réussite personnelle.

VETIS a pas mal évolué ces dernières années. Comment analysez-vous ces changements ?

Trois éléments me paraissent déterminants : du renouveau dans le personnel   –  les conclusions du travail d’audit  –  la collecte dans l’Eurométropole.
Des changements dans le personnel ont fait apparaitre de nouvelles compétences, qui ont eu un effet positif sur les objectifs, l’organisation et les méthodes de travail dans le Chantier.
La transformation des magasins en est l’un des résultats.
Les conclusions de l’audit, mené dans le cadre du DLA (dispositif local d’accompagnement), ont apporté de la matière tant au Conseil d’Administration qu’au Chantier pour une remise à plat du fonctionnement, en vue de nouvelles décisions.
Et enfin l’attribution par l’Eurométroole d’un secteur de collecte dans l’espace public a permis d’une part une augmentation du volume des textiles collectés et d’autre part une meilleure visibilité de VETIS à Strasbourg et dans les Communes proches.

Quels sont les résultats de VETIS en 2017 en ce qui concerne l’insertion ?

Comment mesurer les résultats de l’insertion ? Quand on parle d’insertion « professionnelle », l’Administration évalue en utilisant des critères précis.
Sur la base de ces critères les résultats à VETIS en 2017 ont  connu une baisse par rapport aux deux années précédentes. Moins de salariés ont trouvé à leur sortie un CDI ou un CDD de plus de 6 mois.
VETIS a-t-il moins bien travaillé ? Cela n’est pas évident. Le parcours individuel des salariés échappe en grande partie à l’action du Chantier d’insertion, même si l’objectif est l’accompagnement vers l’insertion professionnelle. En outre au moment du recrutement, VETIS ne trie pas les personnes sur la base du critère unique de la « réussite » à la sortie.
Bien que notre choix premier soit d’offrir une place à des personnes en difficulté ainsi qu’un accompagnement adapté, nous ne nous limitons pas à cela.  Nous œuvrons pour que chaque salarié à sa sortie trouve un emploi stable. Et nous nous réjouissons avec lui quand cela arrive.

Quels sont à votre avis les axes de progression de VETIS à l’avenir ?

Le souci actuel est de sécuriser le cadre de travail, c’est-à-dire de rendre durable, agréable, performant et adapté l’ensemble des locaux.
Or à Niederhausbergen cela est plutôt difficile à réaliser. Nous sommes donc en recherche de nouveaux locaux.
Nous devons aussi élargir la solidarité et la coopération entre les différentes associations et organisations du réseau, et trouver de nouveaux partenariats.